«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

jeudi 13 février 2014

Euthanasie des enfants en fin de vie: le danger d’ouvrir la boite de Pandore


Or donc, après les Pays Bas, la Belgique a adopté une loi permettant l’’euthanasie d’enfants en fin de vie, souffrant de douleurs insupportables.
Mais la Belgique est le premier pays au monde à ne pas mettre une limite d’âge à cette euthanasie (au Pays Bas, cela concerne les enfants de plus de douze ans).
Il est à noter que 75% de la population belge selon un sondage ainsi qu’une très grande majorité des parlementaires supportent cette loi qui est une extension de celle de 2002 qui permet l’euthanasie active par le corps médical à la demande du patient par l’administration d’une surdose de sédatifs (deux seuls autres pays l’autorisent, le Luxembourg et les Pays Bas).
Bien sûr, la loi prévoit de nombreux garde-fous et le nombre concernés d’enfants qui pourraient en bénéficier sera extrêmement minime.
En dix ans d’application aux Pays Bas, moins de dix enfants ont été concernés.
Mais c’est ce qui fait dire aux opposants à cette loi en Belgique qu’il n’y a aucune véritable demande et nécessité de légiférer.
De nombreux médecins se sont d’ailleurs mobilisés contre la loi comme le docteur Stefaan Van Gool, un pédiatre de l’université de Louvain qui estime dans un article publié par le magazine américain Time, que «nous souffrons avec ces enfants pour vivre les plus difficiles moments de leur existence, mais à ce moment là ce que nous devons aux enfants ce sont des soins».
Il ajoute que les médecins sont inquiets parce que les procédures qui permettent de savoir si l’enfant possède les capacités de décider son euthanasie ne sont pas assez claires. Ainsi, certains enfants pourraient décider en fonction de la douleur que leurs parents ressentent devant leur état et leur souffrance.
Un des problèmes, au-delà des dispositions de cette loi, est, comme le disent ses opposants, que l’on entrouvre une voie légale dans un domaine hautement sensible où toute société civilisée a comme devoir de tout entreprendre pour protéger ses enfants et leurs vies.
D’autant que personne ne peut prévoir, dans les années à venir, si cette loi ne sera pas étendue ou utilisée à mauvais escient alors même qu’elle n’est pas indispensable.
Dans ce cas, comme dans d’autres concernant les enfants, c’est d’abord leur protection qu’il faut prendre en compte.
Lorsque l’on sait qu’en matière d’euthanasie les adultes ne sont pas toujours capables d’avoir le discernement nécessaire afin de bien décider pour eux-mêmes, comment penser que des jeunes enfants puissent savoir exactement ce qu’ils souhaitent en la matière, d’autant que la mort demeure souvent pour eux un concept qu’ils ne maîtrisent pas.
In fine, qu’a-t-on à gagner dans une telle «avancée» de l’euthanasie alors que pour les cas les plus déchirants de souffrance des enfants en fin de vie (et il en existe de réels), on peut utiliser des moyens médicaux pour atténuer leurs douleurs sans pour autant instituer des règles légales extrêmes qui ouvrent la boite de Pandore?

Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!


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