«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

vendredi 27 mai 2022

Où est donc le ministère dont les enfants ont besoin?


Emmanuel Macron récidive et pas dans le bon sens.

En n’attribuant qu’un simple secrétariat d’Etat pour s’occuper de l’enfant et avec une titulaire avant-dernière dans l’ordre protocolaire du gouvernement, il réédite exactement ce qu’il avait fait lors du précédent quinquennat alors même que tous les professionnels et les associations qui s’occupent de l’enfance demandaient instamment que l’on crée un ministère dédié à sa cause.

On se demande même pourquoi il a déclaré maintes fois lors de sa campagne en vue de sa réélection que sa grande priorité serait la jeunesse dont, en particulier, l’enfance pour prendre cette décision.

Lorsque l’on connait tous ce qu’il y a à régler – souvent urgemment –  concernant la condition des enfants qu’ils soient ou non en danger, on est étonné du peu de considération que le président de la république accorde à leurs problèmes.

Se focaliser uniquement sur l’éducation et la protection de l’enfance est très réducteur dans un monde qui, contrairement à la thèse imbécile de l’enfant-roi, est loin de lui être adapté.

On espère se tromper et que les actes prouveront le contraire mais l’on ne peut oublier, malgré quelques maigres avancées, du rôle transparent du précédent secrétaire d’Etat chargé du secteur et surtout de l’absence totale d’une vraie politique de l’enfance avec une vraie vision.

 

 

jeudi 26 mai 2022

Quand l’Amérique tue ses enfants au nom de la liberté et de la sécurité!


Posséder une arme à feu aux Etats-Unis pour les défenseurs d’une interprétation pour le moins extensive du deuxième amendement de la Constitution, c’est être libre d’assurer sa sécurité.

Mais où se trouvent la liberté et la sécurité des 19 enfants qu’un esprit dérangé de dix-huit ans vient d’abattre froidement dans une école primaire d’Uvalde au Texas comme celles des 20 enfants de l’école de Sandy Hook dans le Connecticut assassiné par un autre esprit dérangé de 20 ans en décembre 2012?

Sans parler de tous les adolescents tués dans les collèges et les lycées chaque année.

Oui, où se trouvent leur liberté et leur sécurité?!

Refuser d’interdire la vente d’armes à feu est déjà la porte ouverte à toutes ces tragédies qui jalonnent l’histoire du pays.

Mais refuser même de légiférer pour que les esprits dérangés ne puissent être en capacité de se procurer une arme puis de venir pleurer devant les caméras de télévision comme l’a fait le gouverneur d’extrême-droite du Texas, Greg Abbott est d’un cynisme révoltant et effrayant.

Car les politiques et plus spécialement les élus du Parti républicain portent une responsabilité écrasante dans leur véto à toute réglementation de la vente et de la possession d’armes à feu.

Alors, demain, comme aujourd’hui et hier, un autre monstre entrera dans une école pour tuer des enfants.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, des politiciens qui arment ces criminels viendront se dire horrifier de ces tueries.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, les cimetières se rempliront encore d’enfants innocents à qui on aura dénié, et la liberté, et la sécurité mais aussi de vivre tout simplement.


samedi 26 mars 2022

Il faut absolument un ministère de l’enfant

 


Un des manques flagrants de la présidence d’Emmanuel Macron, c’est l’absence d’un ministère de l’Enfant.

Le pâle secrétariat d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles à la tête duquel se trouve le transparent Adrien Taquet n’a été qu’un triste appendice d’une politique qui n’a pas été à la hauteur des immenses défis qui concernent l’enfant et l’enfance en ce 21e siècle.

Et encore, a-t-il été rajouté à la va-vite puisqu’aucune structure n’avait été prévue dans le premier gouvernement formé par Emmanuel Macron en 2017.

Et pour comprendre son peu de pouvoirs, dans l’ordre des membres du gouvernement, le secrétaire d’Etat est en dernière position!

Prétendre que l’enfant n’a pas besoin d’un ministère qui lui soit dédié spécifiquement et d’une vision ambitieuse à son service, c’est refuser de voir la réalité en face.

Bien sûr, des mesures ont été prises au coup par coup – souvent salutaires – mais aucun plan d’ensemble concernant l’enfance n’a vu le jour alors même que prendre celle-ci comme une globalité est nécessaire à qui veut une société véritablement humaniste que défend et promeut le Centre et le Centrisme.

Comme l’écrivent les trente associations et collectifs engagés sur les droits de l’enfant en France et à l’international et regroupés sous une même bannière:

«Un tel ministère donnerait enfin une importance et une visibilité à l’enfance, ainsi qu’une capacité d’action à la hauteur de l’enjeu. En effet, il faciliterait l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des enfants et des jeunes qui soient transversales et intégrées.»

Croire que les enfants sont rois et vivent une existence sans problème, qu’ils ne sont pas agressés ou violés voire assassinés, que les questions de pauvreté ne les touchent pas, empêchant réellement nombre d’entre eux de concourir à la méritocratie ou tout simplement de vivre une vie décente, c’est se cacher les yeux et être dans le déni.

Après la présidentielle, quel que soit le ou la prochain(e) président(e) de la république, il ou elle doit nommer un ministre de l’Enfant.

Et, comme le demande les associations précitées, voici quels devraient être les attributions de son administration:
«- avoir une compétence de coordination interministérielle sur les sujets liés à l’enfance, pour pouvoir réellement appréhender cette transversalité des politiques publiques de l’enfance;
- disposer du poids politique et des moyens humains et financiers pour ce faire et avoir un lien direct avec les administrations qui travaillent sur les sujets liés à l’enfance;
- travailler en lien étroit avec les autres assemblées à savoir l’Assemblée nationale, le Sénat et le CESE où serait mise en place dans chacune de ces structures, une délégation aux droits de l’enfant;
- assurer une harmonisation de l’action publique sur l’ensemble des territoires et porter un plan de rattrapage pour les territoires ultramarins.»

Et ses tâches seraient nombreuses et indispensables afin d’assurer le bien-être et la sécurité des enfants.

La première: «bâtir une stratégie globale et cohérente de l’enfance puis la mettre en œuvre».

C’est pourquoi cet oubli de ces cinq dernières années n’est plus acceptable et ne doit plus être accepté.