«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

lundi 23 juin 2025

La convention citoyenne sur le temps de l’enfant débute mais peut-elle changer les choses?


Sous le titre un peu rébarbatif et manquant de clarté, la Convention citoyenne «sur les temps de l’enfant» s’est ouverte.

En fait il s’agit de répondre à la question: «Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé?»

Dit de manière commune, il s’agit de parler de la vie quotidienne de l’enfant, de son organisation et des moyens de la rendre la meilleure et la plus sûre possible dans tous les domaines de son existence et assurer son bien-être physique, mental, affectif, social, matériel et cognitif.

Cette vie quotidienne qui est contingente ou parasitée, comme on veut, par celle de la société des grandes personnes qui n’a pas les mêmes problématiques, surtout qui se confronte frontalement au bien-être de l’enfant.

Car le rythme des enfants, notamment ceux concernant leur temps scolaire est une tarte à la crème politique depuis des décennies.

On connait assez bien maintenant quel serait l’emploi du temps le plus bénéfique pour les élèves qui nous est rappelé sans cesse par les spécialistes de la question sans que cela n’est abouti réellement à une remise en question d’une organisation du temps qui leur permettraient de recevoir une transmission du savoir du mieux possible.

Mais cela est dû à une raison simple: ce n’est pas et ça n’a jamais été la priorité du politique mais aussi de la société de s’attaquer sérieusement au problème, trop d’intérêts sont en jeu et se percutent avec le bien-être de l’enfant comme l’organisation du temps de travail des salariés ou le tourisme et plus généralement un monde bâti sur une efficacité loin d’être celle du développement des êtres humains lors des premières années de leur existence.

Dès lors qu’est-ce que peut faire une convention citoyenne sinon de rappeler une situation peu satisfaisante et faire des propositions qui ont déjà été faites à de multiples reprises sans jamais être appliquées ou de manière partielle voire mises en place puis supprimées dans un désordre qui a plus nui à l’enfance qu’autre chose?

Au moins, on peut espérer que cette convention de par la publicité que lui donneront le politique et les médias, permettent une véritable prise de conscience de la population que la société telle qu’elle est organisée n’est pas faite pour l’enfant.

Ensuite, croire que cela peut produire un chambardement positif appartient aux optimistes qui, parfois, ont raison.

 

 


vendredi 20 juin 2025

Quand la mobilisation pour la cause des enfants passe inaperçue

 


Le 24 mai dernier se déroulait la MEJ, la Marche pour l’enfance et la jeunesse, dont c’était la deuxième édition et qui est une manifestation organisée pour que la défense des droits des enfants, pour que la société les protège et les respecte et pour mettre «l’intérêt des mineurs et jeunes majeurs au centre du débat public».

Peu importe qui était à l’initiative de cet évènement et d’autres qui se déroulent tout au long de l’année pour notre propos.

Car, ici, ce que nous voulons dénoncer c’est que cette marche, comme d’autres, sont complètement ignorées par l’ensemble des médias ou presque et ne suscitent guère l’intérêt de la population.

Voilà qui est désolant mais aussi démontre l’hypocrisie de cette société qui affirme que la défense des enfants est la priorité des priorités mais qui ne se mobilise ou fait semblant de se mobiliser que lorsque survient un drame ou la dénonciation de faits, donc qu’il est déjà trop tard.

Parce que la mobilisation pour la cause de l’enfance et de la jeunesse doit être constante et les médias doivent y participer, non pas pour des taux d’audience ou de vente de papiers, mais par devoir citoyen, par devoir de protection, par devoir d’indignation.

La bataille pour le respect de la dignité des enfants est un marqueur de ce que sont nos sociétés, de la réalité de leur combat humaniste.

Force est de constater que, partout dans le monde, c’est la défaillance qui prévaut en la matière.

 


dimanche 15 juin 2025

Internet et les enfants, un gâchis?


 

Violences en tout genre, des images au propos, du harcèlement moral et physique à l’enrôlement dans la prostitution, voici ce à quoi sont confrontés les enfants sur internet et pas seulement sur les réseaux sociaux ou les sites pornographiques.

Pensé comme un média qui serait un espace de liberté (et non de licence) et de connaissance, le web n’est en fait que le reflet de la société.

Et face à la société et à ses abus, la protection de l’enfance est une évidence, un devoir, une mission.

L’objectif est d’empêcher le danger dans la sphère enfantine le plus possible.

Et cela devait être le cas pour internet qui ne peut être considéré comme une sphère en dehors du droit international ou local.

Or c’est bien trop souvent ce qui est le cas.

Dès lors, les enfants qui l’utilisent pour visiter des sites ou participer à des réseaux sociaux sont exposés à une multitude d’agressions qui seraient considérées comme inacceptables si elles se déroulaient ailleurs.

Le constat est là: internet est largement un gâchis pour ce qui est de sa mission vis-à-vis des enfants même s’il ne faut pas passer sous silence toutes les opportunités positives qui s’offrent à eux.

Faisons donc en sorte qu’il n’y ait plus que ces opportunités qui leur soient accessibles.

Ce n’est évidemment pas simple parce qu’il ne faut pas tomber dans l’interdiction stupide voire réactionnaire pour qu’internet soit un vrai outil d’émancipation.

On doit se réjouir que les législateurs dans certains pays notamment européens prennent des initiatives et des mesures pour protéger les enfants contre les méfaits d’internet.

C’est le cas en ce moment de la Grèce, de la France et de l’Espagne qui ont présenté à l’Union européenne des mesures pour encadrer l’usage des plateformes en ligne par les enfants.

Ces trois pays dénoncent les algorithmes qui exposent les enfants à des contenus addictifs avec les problèmes d'anxiété, de dépression et d'estime de soi.

Ils sont également inquiets de l'exposition aux écrans dès le plus jeune âge qui pourraient entraver le développement des apprentissages essentiels et des compétences relationnelles des jeunes enfants.

Ils demandent la fixation d'un âge de majorité numérique à l'échelle européenne qui empêcherait les enfants d’accéder aux réseaux sociaux sans consentement parental, mesure qui est déjà contenue dans la législation française mais n’a pas pu encore s’appliquer faute d’accord avec l’UE.

«La vérification de l'âge, c'est possible. C'est d'ailleurs déjà en cours en France pour les sites pornographiques, on veut la même chose pour les réseaux sociaux » a déclaré la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz.

De son côté, la Commission européenne ne demeure pas inactive.

Ainsi, elle veut mettre en place une application de vérification de l'âge qui n’entraînerait pas la divulgation de données personnelles.

Elle vient également de rédiger des lignes directrices provisoires à destination des plateformes pour mieux protéger l’enfance mais qui ne seraient pas obligatoires.

Rappelons que la Commission a lancé des investigations à l’encontre de Facebook, Instagram et TikTok qui refusent de protéger convenablement les enfants des contenus violents au motif que ce serait aux applications installées dans les ordinateurs de le faire.

Enfin, elle a également lancé des enquêtes sur des sites pornographiques qui n’empêcheraient pas les enfants de les consulter.

Tout cela va dans le bon sens mais demeure encore insuffisant sachant que la régulation humaniste d’internet ne se fera de manière efficace qu’au niveau mondial et qu’on en est encore très, très loin…