«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

lundi 20 novembre 2023

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le scandaleux et mensonger mythe de l’enfant-roi


 
 
Victimes de violences physiques, sexuelles et morales, d’inceste, de harcèlement, dormant dans la rue et ayant du mal à manger à leur faim, considérés comme des incapables à qui l’on dénie le plus souvent le droit de prendre des décisions, la réalité du quotidien de nombreux enfants en France et dans le monde est loin de ce mythe scandaleux que certains chantres d’une éducation aussi répressive que passéiste ont voulu nous vendre pendant des années, celui de l’enfant-roi qui dicterait à ses parents ses désirs, ses caprices et qui serait gâté au-delà de la raison ce qui produirait ensuite un adulte adolescent attardé et exécrable.

Je l’ai déjà dit et écrit, non, l’enfant n’est pas roi mais il est très souvent l’enfant de parents qui se considèrent, eux, comme des rois et des reines et qui n’acceptent pas que l’on ne traite pas «leur» rejeton avec toute la déférence qui leur est due, à eux.

Pourquoi ai-je dit scandaleux?

Parce que les médias ont diffusé ces dernières décennies cette image du sale gosse dont les parents lui passaient tout dans une admiration sans borne.

Or, non seulement cette image est largement mensongère parce que l’«enfant-roi» est une exception mais surtout parce qu’il existe dans la société un non-respect de l’enfance qui est lui une terrible réalité de par ses conséquences parfois mortelles.

C’est ce que nous rappelle le rapport de la ciivise sur l’importance de l’inceste, l’état des lieux critique de la Dynamique pour les droits de l’enfant (regroupant 28 associations de défense de l’enfance), le plan contre le harcèlement devant l’ampleur du phénomène, les constatations des organisations humanitaires sur les traumatismes dus la violence armée dont sont victimes les enfants lors de conflits dans le monde et que nous vivons en direct avec la médiatisation de l’attentat terroriste du Hamas et la réponse israélienne ainsi que l’invasion de l’Ukraine par Poutine ainsi qu’une multitude d’autres travaux et témoignages.

Non, l’enfance n’est pas un long fleuve tranquille pour des centaines de millions d’enfants à travers le monde tout simplement parce que les adultes sont des irresponsables incapables de protéger leurs progénitures.

Alors que ce 20 novembre est la Journée internationale de l’enfance et que voici bientôt 35 ans que la Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée, l’enfant vit encore trop souvent dans la précarité qu’elle soit matérielle, affective, psychologique ou médicale.

Comment dans ce cadre la promesse de la démocratie, donner les mêmes chances à tous de réussir leur projet de vie pourrait avoir une once de réalité?

Comment peut-on espérer avoir des adultes épanouis, respectueux de l’autre et responsables de leur vie?

Au nom des valeurs humanistes défendues par la démocratie républicaine, nous avons l’impérative obligation, le devoir catégorique de faire en sorte qu’aucun enfant ne soit oublié et que tous bénéficient de la protection les plus absolue.

Car, non seulement, l’enfant n’est pas un sous-humain mais sa condition définit l’entière société dans laquelle il vit.

Et nous avons encore beaucoup de travail pour que nous puissions réellement la qualifier d’humaniste.

 

 

vendredi 27 mai 2022

Où est donc le ministère dont les enfants ont besoin?


Emmanuel Macron récidive et pas dans le bon sens.

En n’attribuant qu’un simple secrétariat d’Etat pour s’occuper de l’enfant et avec une titulaire avant-dernière dans l’ordre protocolaire du gouvernement, il réédite exactement ce qu’il avait fait lors du précédent quinquennat alors même que tous les professionnels et les associations qui s’occupent de l’enfance demandaient instamment que l’on crée un ministère dédié à sa cause.

On se demande même pourquoi il a déclaré maintes fois lors de sa campagne en vue de sa réélection que sa grande priorité serait la jeunesse dont, en particulier, l’enfance pour prendre cette décision.

Lorsque l’on connait tous ce qu’il y a à régler – souvent urgemment –  concernant la condition des enfants qu’ils soient ou non en danger, on est étonné du peu de considération que le président de la république accorde à leurs problèmes.

Se focaliser uniquement sur l’éducation et la protection de l’enfance est très réducteur dans un monde qui, contrairement à la thèse imbécile de l’enfant-roi, est loin de lui être adapté.

On espère se tromper et que les actes prouveront le contraire mais l’on ne peut oublier, malgré quelques maigres avancées, du rôle transparent du précédent secrétaire d’Etat chargé du secteur et surtout de l’absence totale d’une vraie politique de l’enfance avec une vraie vision.

 

 

jeudi 26 mai 2022

Quand l’Amérique tue ses enfants au nom de la liberté et de la sécurité!


Posséder une arme à feu aux Etats-Unis pour les défenseurs d’une interprétation pour le moins extensive du deuxième amendement de la Constitution, c’est être libre d’assurer sa sécurité.

Mais où se trouvent la liberté et la sécurité des 19 enfants qu’un esprit dérangé de dix-huit ans vient d’abattre froidement dans une école primaire d’Uvalde au Texas comme celles des 20 enfants de l’école de Sandy Hook dans le Connecticut assassiné par un autre esprit dérangé de 20 ans en décembre 2012?

Sans parler de tous les adolescents tués dans les collèges et les lycées chaque année.

Oui, où se trouvent leur liberté et leur sécurité?!

Refuser d’interdire la vente d’armes à feu est déjà la porte ouverte à toutes ces tragédies qui jalonnent l’histoire du pays.

Mais refuser même de légiférer pour que les esprits dérangés ne puissent être en capacité de se procurer une arme puis de venir pleurer devant les caméras de télévision comme l’a fait le gouverneur d’extrême-droite du Texas, Greg Abbott est d’un cynisme révoltant et effrayant.

Car les politiques et plus spécialement les élus du Parti républicain portent une responsabilité écrasante dans leur véto à toute réglementation de la vente et de la possession d’armes à feu.

Alors, demain, comme aujourd’hui et hier, un autre monstre entrera dans une école pour tuer des enfants.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, des politiciens qui arment ces criminels viendront se dire horrifier de ces tueries.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, les cimetières se rempliront encore d’enfants innocents à qui on aura dénié, et la liberté, et la sécurité mais aussi de vivre tout simplement.