«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

samedi 26 mars 2022

Il faut absolument un ministère de l’enfant

 


Un des manques flagrants de la présidence d’Emmanuel Macron, c’est l’absence d’un ministère de l’Enfant.

Le pâle secrétariat d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles à la tête duquel se trouve le transparent Adrien Taquet n’a été qu’un triste appendice d’une politique qui n’a pas été à la hauteur des immenses défis qui concernent l’enfant et l’enfance en ce 21e siècle.

Et encore, a-t-il été rajouté à la va-vite puisqu’aucune structure n’avait été prévue dans le premier gouvernement formé par Emmanuel Macron en 2017.

Et pour comprendre son peu de pouvoirs, dans l’ordre des membres du gouvernement, le secrétaire d’Etat est en dernière position!

Prétendre que l’enfant n’a pas besoin d’un ministère qui lui soit dédié spécifiquement et d’une vision ambitieuse à son service, c’est refuser de voir la réalité en face.

Bien sûr, des mesures ont été prises au coup par coup – souvent salutaires – mais aucun plan d’ensemble concernant l’enfance n’a vu le jour alors même que prendre celle-ci comme une globalité est nécessaire à qui veut une société véritablement humaniste que défend et promeut le Centre et le Centrisme.

Comme l’écrivent les trente associations et collectifs engagés sur les droits de l’enfant en France et à l’international et regroupés sous une même bannière:

«Un tel ministère donnerait enfin une importance et une visibilité à l’enfance, ainsi qu’une capacité d’action à la hauteur de l’enjeu. En effet, il faciliterait l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des enfants et des jeunes qui soient transversales et intégrées.»

Croire que les enfants sont rois et vivent une existence sans problème, qu’ils ne sont pas agressés ou violés voire assassinés, que les questions de pauvreté ne les touchent pas, empêchant réellement nombre d’entre eux de concourir à la méritocratie ou tout simplement de vivre une vie décente, c’est se cacher les yeux et être dans le déni.

Après la présidentielle, quel que soit le ou la prochain(e) président(e) de la république, il ou elle doit nommer un ministre de l’Enfant.

Et, comme le demande les associations précitées, voici quels devraient être les attributions de son administration:
«- avoir une compétence de coordination interministérielle sur les sujets liés à l’enfance, pour pouvoir réellement appréhender cette transversalité des politiques publiques de l’enfance;
- disposer du poids politique et des moyens humains et financiers pour ce faire et avoir un lien direct avec les administrations qui travaillent sur les sujets liés à l’enfance;
- travailler en lien étroit avec les autres assemblées à savoir l’Assemblée nationale, le Sénat et le CESE où serait mise en place dans chacune de ces structures, une délégation aux droits de l’enfant;
- assurer une harmonisation de l’action publique sur l’ensemble des territoires et porter un plan de rattrapage pour les territoires ultramarins.»

Et ses tâches seraient nombreuses et indispensables afin d’assurer le bien-être et la sécurité des enfants.

La première: «bâtir une stratégie globale et cohérente de l’enfance puis la mettre en œuvre».

C’est pourquoi cet oubli de ces cinq dernières années n’est plus acceptable et ne doit plus être accepté.