L’émission Envoyé Spécial de France 2 vient de diffuser un reportage intitulé
«Maltraitance:
chronique d’une mort annoncée?».
Celui-ci montre dans toute son horreur inacceptable comment
des enfants meurent chaque année en France parce qu’on ne les a pas protégés de
leurs bourreaux, des parents ou des beaux-parents en l’occurrence.
A tous les étages nous savons depuis longtemps qu’il y a des
défaillances. De la part de la famille, des proches, des voisins, des médecins,
des fonctionnaires (police, justice, services sociaux, protection de l’enfance,
etc.).
Quand l’un ne veut pas signaler un cas de maltraitance, l’autre
refuse de prendre des mesures de protection, sans oublier celui qui ne veut pas
voir, celui qui a autre chose à faire et ainsi de suite.
La chaîne des irresponsabilités aboutit à l’irréparable où
chacun jure que cela ne se répètera plus.
Pourtant, cela arrive de nouveau, encore et encore.
On ne peut se contenter d’explications parcellaires sur l’incurie
des pouvoirs publics dans ce domaine (un
nouveau rapport européen montre les carences du système français de protection des
enfants) où la France n’a pas l’arsenal nécessaire et le personnel correctement
formé pour faire face à ce drame national qu’est la maltraitance des enfants.
C’est une mobilisation générale des Français et de leurs
gouvernants qui est nécessaire. Une mobilisation de chaque instant que demande Touche
Pas Aux Enfants TOPA[E]!, qui est la raison même de son existence.
C’est pourquoi aussi nombre d’associations de protection des enfants avaient que la lutte contre la maltraitance des enfants soit déclarée la Grande cause de 2014, ce qui a été refusé par le premier ministre.
Seule la prise de conscience collective sur le durée peut changer les choses.
Comme l’écrit Anne Tursz, pédiatre et épidémiologiste à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dans un article du Huffington Post, «la maltraitance continue à faire l'objet d'un véritable déni et semble limitée, pour le public et les médias, à une juxtaposition de faits divers tragiques alors qu'elle est dangereuse, pour l'enfant bien sûr, mais aussi pour la société toute entière du fait de ses possibles conséquences à long terme, (suicides, délinquance, conduites addictives, échec scolaire puis difficultés d'insertion sociale et professionnelle ... sans oublier la redoutable transmission transgénérationnelle de la violence). En effet qu'apprend-on à un enfant quand les arguments pédagogiques qu'on emploie sont la supériorité en termes de force physique et de vocabulaire insultant? On le prive de repères moraux et on lui apprend que la violence est une forme de communication tout à fait acceptable, qu'il a toute chance de reproduire une fois devenu adulte. On lui ouvre la voie à toutes les formes de violence, y compris celles dont l'impact est collectif comme le fanatisme, l'abus du pouvoir politique ou le racisme».
Oui, non seulement la société se considèrerait à protéger les enfants efficacement mais, en plus, elle se protègerait elle-même.
Deux raisons d’agir sans attendre pour que cette maltraitance soit une préoccupation de tous les instants.
Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!