«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

samedi 1 février 2014

Cour européenne des droits de l’homme: «la protection des enfants contre les mauvais traitements constitue une obligation inhérente à la mission d’un État»



L’affaire jugée par la CEDH concernait la question de la responsabilité de l’Irlande pour les abus sexuels commis dans une école en 1973 par un enseignant sur une élève, Louise O’Keeffe, alors âgée de neuf ans,.
La Cour a estimé «que la protection des enfants contre les mauvais traitements constitue une obligation inhérente à la mission d’un Etat, en particulier dans le contexte de l’enseignement primaire. Or, cette obligation n’a pas été remplie par l’État irlandais».
Le tribunal explique le pourquoi de son jugement: «dès avant les années 1970 en effet, (l’Etat irlandais) avait été informé de l’existence d’abus sexuels commis par des adultes sur des enfants, notamment en raison du nombre important de poursuites diligentées pour de tels faits. L’Etat a néanmoins continué à confier la gestion de l’enseignement primaire dispensé à une vaste majorité de jeunes enfants irlandais à des institutions non publiques (les écoles nationales) sans mettre en place un dispositif de contrôle public propre à éviter le risque de perpétration de tels abus. Au contraire, les personnes souhaitant se plaindre d’enseignants étaient dissuadées de s’adresser aux autorités de l’Etat et orientées vers les directeurs des écoles nationales (généralement des prêtres locaux). La Cour estime qu’un mécanisme de détection et de signalement qui a permis la perpétration de plus de 400 incidents d’abus au sein de l’école de Mme O’Keeffe sur une période aussi longue ne peut que passer pour ineffectif».
Louise O'Keeffe, âgée aujourd'hui de 49 ans, a réagi à ce jugement, l’estimant «très important pour les élèves de notre pays. Nous nous sommes battus pour les enfants des écoles, pour la protection des très jeunes garçons et filles».
De son côté, le Ministère irlandais de l’éducation a affirmé qu’«il s'agit d'un pan profondément honteux de notre histoire récente» mais a souligné que depuis de «solides mesures de protection de l'enfance» avaient été mises en place dans le pays.


Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!