«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

dimanche 14 décembre 2025

Les scandales à répétition de l’ASE montrent que les enfants sont tout sauf des rois hyperprotégés


Oui, en France, il n’y a pas d’enfants qui meurent de faim comme au Soudan.

Oui, en France, i n’y a pas d’enfants qui meurent sous les bombes comme en Ukraine ou Gaza.

Oui, en France, il n’y a pas d’enfants qui sont violés puis embrigadés pour être des tueurs comme en République démocratique du Congo.

Oui, en France, il n’y pas d’enfants esclaves obligés de travailler dans des conditions désastreuses comme au Pakistan.

Oui, en France, il n’y a pas d’enfants obligées de se marier à dix ans avec des vieillards comme en Afghanistan.

Oui, en France, il n’y a pas d’enfants obligés de commettre des attentats terroristes comme au Nigéria.

Oui, en France, il n’y a pas d’enfants qui subissent un lavage de cerveau pour être des soldats prêts à tuer pour des dictateurs comme en Russie ou en Corée du Nord.

Oui, l’enfance en France ne vit pas dans le dénuement, la violence et la crainte quotidiens.

Mais, en France, certains enfants, oui.

Voilà une réalité que l’on aimerait tant gommée mais elle est là.

Et ceux qui la nient ou qui ne font rien pour la changer sont responsables de toutes les atteintes quotidiennes que vivent ces enfants violentés, battus, moqués, agressés, assassinés, abandonnés…

Des enfants qui vivent dans un des pays les plus développés du monde mais qui ne profitent pas de toutes les possibilités qui sont offertes à d’autres filles et garçons de leur âge.

Les scandales à répétition qui touchent l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sont emblématiques du non-respect de tous ces enfants victimes.

Non seulement leur condition est déjà un traumatisme mais ils en vivent des encore plus terribles comme le rapportent les médias, les lanceurs d’alerte et les associations qui tentent de les protéger.

Ces enfants sont trop souvent maltraités, prostitués, abusés et laissés pour compte.

Une société démocratique et républicaine digne de ce nom n’a pas le droit d’agir ainsi.

Ce serait déjà le cas moralement mais c’est au-delà même de toute règle en la matière.

Ces enfants sont les témoins de ce manque d’amour, le vrai, qui devrait guider tous nos comportements de citoyens et toutes les politiques des pouvoirs publics.

Pour ces enfants et pour tous les autres.

Et ce n’est pas le cas.

Non, les enfants ne sont pas des rois hyperprotégés!


mardi 25 novembre 2025

Et si on s’occupait vraiment des temps de l’enfant


Vient donc de sortir le rapport de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant.

Et les participants de celle-ci émettent des propositions pour un aménagement nécessaire de ces temps après un constat sur l’inadaptation actuel de ceux-ci.

Dire par exemple, que le temps scolaire n’est pas organisé pour le bien-être maximum de l’enfant est une réalité.

Proposer la création d’un grand ministère de l’enfance qui regrouperait tout ce qui concerne cet âge de la vie est une demande de bon sens.

Et l’on pourrait dire la même chose des autres constatations et des solutions à mettre en place.

Le problème est que tout ce qui est dans ce rapport est su depuis des décennies!

Et que, malgré les démarches des professionnels de l’enfance, des enseignants aux médecins en passant par les chercheurs et autres sociologues ainsi que des doléances des parents, rien ne bouge ou presque.

Oui, ce rapport aurait pu être fait à l’identique il y a quarante, trente ou vingt ans.

Ce qui manque, c’est la volonté politique de vraiment s’occuper du problème dont les mesures à prendre pour le résoudre sont transversales et nécessitent un changement radical dans l’organisation de la société.

Il faut aussi s’attaquer à des lobbies dont le poids est le plus souvent bien plus grand que celui du bien-être de l’enfant.

Alors, saluons tout de même ce rapport et souhaitons que, cette fois-ci, ce qu’il préconise sera réellement implémenté.

Mais le doute de l’existence d’une ambition et d’un courage politiques à la hauteur de l’enjeu afin d’imposer ces propositions sont là sachant que tous les nombreux rapports sur le sujet ont rejoint ces fameux et désespérants rayonnages de la défaillance des pouvoirs publics.


jeudi 20 novembre 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Tous les enfants méritent de grandir en sécurité physique, psychologique et affective


En cette Journée internationale de l’enfance, les constats sont là.

Partout dans le monde l’insécurité autour des enfants augmente.

Que ce soit à Gaza, au Soudan, en Ukraine et ailleurs, des enfants meurent à cause des agissements criminels d’adultes.

Sur la toile, les pédophiles et autres agresseurs ainsi que les harceleurs s’en donnent à cœur-joie quand on voit les millions de signalements à travers le monde dont plus de 150.000 en France en 2024!

Et les passages à l’acte sont nombreux avec une montée des plus inquiétantes des viols de mineurs par des mineurs qui sont souvent influencé par la pornographie qu’ils peuvent consulter en ligne que des adultes plus préoccupés par leur profits que par la cause des enfants leur permettent de regarder…

Oui, les enfants dans les pays développés sont plus en sécurité matériellement parlant et ils ont plus de possibilités de s’épanouir et d’acquérir les savoirs nécessaires pour leur avenir.

Mais les dégâts que nos sociétés causent quotidiennement sont trop souvent passés par pertes et profits alors qu’ils ne sont pas inévitables, bien au contraire.

Cela nécessiterait des politiques en faveur des enfants beaucoup plus ambitieuses en France mais également en Europe et évidemment dans le monde.

Comment comprendre, par exemple, qu’en France il n’y ait pas de ministère de l’enfance obligatoire dans chaque gouvernement?

Et si Emmanuel Macron a fait nombre de choses pour la cause et la protection de l’enfance, son refus de nommer des ministres dédiés n’est pas acceptable.

Aujourd’hui, il existe une haute-commissaire à l’enfance et Sarah El Hairy qui a été nommé à ce poste est proactive ce qui est une bonne chose.

Néanmoins, elle sait comme tous les intervenants qui agissent en faveur de la protection de l’enfance qu’il faudrait des moyens bien plus importants que ceux qui sont alloués à la cause des enfants., surtout une tout autre mobilisation de la société en la matière.

Car, oui, le politique n’est pas assez présent mais c’est surtout, nous, les adultes qui ne sommes pas au rendez-vous de la protection des enfants à tout instant.

Oui, nous nous indignons quand les médias nous révèlent qu’un enfant est maltraité, violé ou assassiné.

Pourtant, que faisons-nous concrètement pour que cela cesse?

Pas grand-chose, en tout cas pas assez au vu de la tâche immense que cela représente.

Sans affirmer que nous sommes complices de l’insécurité qui entoure les enfants, nous sommes néanmoins trop souvent défaillants.

Alexandre Vatimbella